Funerailles de André Dumas, pmé (1935-2019)

M. l'abbé André Dumas, prêtre des Missions-Étrangères, est décédé à Laval, le 7 novembre 2019, à l'âge de 84 ans et 9 mois. Né à St-Norbert d’Arthabaska le 5 février 1935, il était le fils de Désiré Dumas et de Céa Gauvreau. Il a fait ses études secondaires au Séminaire de Nicolet et ses études théologiques au Grand Séminaire des Missions-Etrangères de Pont-Viau. Ordonné prêtre le 2 juillet 1960, il est parti pour le Honduras le 21 septembre 1961 où il travailla comme missionnaire jusqu'en 2015.

Au Canada, il travailla au Service de l'animation missionnaire de 1985 à 1989. Au moment de son décès, il était retraité à la Maison centrale de Pont-Viau.

Il laisse dans le deuil, outre ses confrères missionnaires, sa sœur Jeanne-D’Arc, ainsi que des neveux, des nièces et de nombreaux parents et amis.

Un temps de prière a eu lieu à la Maison centrale de la Société des Missions-Étrangères, jeudi le 14 novembre 2019, à 19h30.

Ses funérailles ont été célébrées dans le même lieu vendredi le 15 novembre à 14h, suivies du dépôt de son urne dans le columbarium. À sa mémoire, des dons à la Société des Missions-Étrangères seraient grandement appréciés.

FUNÉRAILLES D’ANDRÉ DUMAS, P.M.É.
Homélie de Guy Lamoureux, p.m.é.

Laval, vendredi 15 novembre 2019

Sagesse 2, 23 - 3,9
Luc 20, 27-38
 
Samedi dernier, nous avions les funérailles de notre confrère Marc. Aujourd’hui, nous sommes réunis pour dire adieu à André, mon confrère de classe. C’est toujours le même rituel. Est-ce qu’on s’y habitue ? Bien sûr, nous sommes confrontés à la mort.  C’est toujours la même question : qu’y a-t-il après la mort ? Y a-t-il quelque chose après l’existence terrestre ou rien du tout ? On y pense, mais nous savons bien que ce n’est pas pour le moment. Mais lorsqu’un événement nous atteint profondément, comme le diagnostic d’une maladie grave, nous sommes amenés à réfléchir sur ce qui nous attend après la fin de notre vie. L’influence des courants spirituels et religieux venus de l’Orient a ajouté d’autres considérations à nos croyances de tradition chrétienne. Des statistiques récentes révèlent que plus de cinquante pour cent des baptisés catholiques en Occident croient ou s’intéressent sérieusement à la théorie de la réincarnation. Selon celle-ci, globalement, on revient sur terre après la mort, dans un autre corps, aussi souvent que nécessaire pour purifier son âme afin d’atteindre le nirvana, ou la vie éternelle.
 
Aux sadducéens qui posent une question un peu étrange à propos de la résurrection, Jésus répond qu’il est possible de devenir des « enfants de la résurrection ».  Ces derniers sont dans une condition céleste, « ils sont semblables aux anges ». Enfants de la terre, ils sont aussi « enfants de Dieu et enfants de la résurrection » par leur appartenance à l’Alliance. Car Dieu est le Dieu des vivants, selon ce qu’il a révélé à Moise dans le buisson ardent. Sa fidélité est plus forte que la mort. La résurrection, c’est la perspective d’un autre mode de vie, radicalement différent, où on ne meurt plus, où l’on vit dans l’amour plénier de Dieu.
 
Ensevelis avec lui à notre baptême, nous participons déjà à sa résurrection pour demeurer avec lui avec tout ce que nous sommes, notre histoire personnelle ou communautaire. Nous n’avons qu’une seule vie sur la terre qui se continue dans le Christ auprès du Père.
 
Chaque existence ouvre à une histoire d’amour entre Dieu et une personne, unique et irremplaçable à ses yeux.
 
Nous croyons que le salut nous est donné par le Christ, il nous connait par notre nom et nous accompagne dans notre histoire. Il nous purifie et nous pardonne, il nous offre la force de son Esprit pour nous ouvrir à sa présence et nous faire vivre de sa promesse : la vie éternelle avec lui et le Père, dans l’Esprit Saint.
 

Ainsi, croire en la résurrection n’est pas seulement tourner son regard vers l’au-delà, c’est donner sens à la vie terrestre. La foi en la résurrection rappelle l’unicité de la vie humaine qui ne peut se répéter. Dire qu’aucune vie ne se répétera pas, c’est prendre au sérieux aujourd’hui la liberté et la responsabilité, c’est affirmer l’importance des choix posés ici et maintenant.
 
Un analyste disait que les gens ont toujours la foi, mais la foi en un Dieu qu’ils se fabriquent eux-mêmes.
 
Je me demande si ce n’est pas la tentation qui nous guette un peu tous et chacun. Nous avons la foi, mais nous tâchons de l’ajuster. Nous n’avons pas de difficulté avec tout ce que l’Église nous enseigne, mais sans trop nous en rendre compte, nous apportons de petites modifications pour notre cas personnel. Nous croyons au ciel, à la résurrection des morts, mais pas pour l’instant. Chose certaine, notre relation avec Dieu est absolument unique et personnelle. Il y a un endroit au plus profond de nous-mêmes qui n’est habité que par Dieu lui-même. Personne d’autre n’a accès à ce lieu.
 
Dans sa vie, Jésus nous indique une voie pour garder le calme au milieu des turbulences de la vie, au moment même où nous sommes agressés, incompris ou blessés. Aucune épreuve ne nous atteint si nous avons réunifié notre nature divine avec notre nature humaine.
 
Vous vous rappelez quand Jésus a dit à Pilate que son royaume n’était pas de ce monde. C’est saint Augustin qui parle de la rencontre du temps avec l’éternité. N’est-ce pas justement les sentiments qui nous habitent en ce moment.
Dieu est le Dieu des vivants et des morts; croire en la résurrection, c’est croire en la fidélité de Dieu, hier, aujourd’hui et toujours.
 
Dans la première lecture, l’auteur commence par rappeler que les êtres humains sont créés à l’image de Dieu et, à ce titre, ils participent à sa vie impérissable. Le Seigneur ne désire jamais les voir périr. Les âmes des justes sont dans la main de Dieu; aucun tourment n’a de prise sur eux. Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir; leur départ est compris comme un malheur, et leur éloignement comme une fin; mais ils sont dans la paix. Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait.
 
S’il y en a un qui a pris la résurrection au sérieux, c’est bien André. Il a passé une bonne partie de sa vie au Honduras. Pour André la question du temps est terminée. Il est maintenant dans l’éternité. Il est rendu dans le royaume que Dieu lui a promis. Il est dans la main de Dieu. Et un jour, nous le retrouverons.
 
Nous allons continuer notre vie en témoignant notre foi au Christ ressuscité justement par la manière même de vivre notre vie, nos épreuves, nos joies, nos engagements, les moments où la mort menace et frappe.
Que le Seigneur nous tienne dans l’amour et la persévérance jusqu’au moment où se lèvera pour nous le jour où nous verrons Dieu.