HISTORE DE ACHAT - 1922
Il y a 100 ans : l’été 1922
par Clovis Rondeau, p.m.é. (1881-1967)
« Le 11 juillet 1922 se tenait à Québec la 8ième session du Conseil d’administration de la Société. Étaient présents NN.SS. Roy, président, Forbes, secrétaire, et Léonard, ainsi que M. le chanoine Roch et l’abbé Lapierre. Ces deux derniers siégeaient pour la première fois au Conseil d’Administration. L’une des résolutions de l’assemblée fut l’achat de la propriété de Joseph Chaput, voisin du terrain Desnoyers, et sur laquelle s’élevait une maison ainsi que des dépendances. Le prix fut de $8,000. À cette réunion fut aussi décidée la construction du nouveau Séminaire (…)
« Comme la saison était avancée, il fut résolu de ne construire que le sous-sol pour la présente année. Les travaux devaient être faits à la journée. Le 31 juillet, M. le chanoine Roch, accompagné des abbés Lapierre et Rondeau. De M. G.A. Monette, architecte, et de M. E.W. Phaneuf, contremaître, se rendaient sur le terrain et désignaient par des pieux indicateurs l’endroit précis du séminaire, soit une centaine de pieds du bois, côté ouest, et à cent-quatre-vingt dix pieds du chemin public. Le 2 août, M. le chanoine Roch allait bénit privément le terrain et les travaux inaugurés le matin même (…)
« Tout le mois d’août fut consacré au creusage des tranchées pour recevoir l’aqueduc et cela sur une douzaine d’arpents, car M. J.B.A. Primeau, propriétaire de l’aqueduc local, ne voulait pas entreprendre un travail si coûteux pour une seule maison située à une distance si considérable de la branche principale. Le 30 août tout était terminé, posage des tuyaux d’aqueduc, ainsi que le posage des tuyaux d’égout et le lendemain le creusage des fondations du séminaire commençait. Le 19 septembre étaient inaugurés les travaux de maçonnerie et un mois plus tard, au jour de la bénédiction de la pierre angulaire, le sous-sol était presqu’entièrement terminé. Qui pourra réaliser toutes les démarches, toutes les courses faites par M. le chanoine Roch pour la construction de cette maison.
« Conçoit-on le cas d’un employeur qui élève un édifice à six milles de sa résidence, et cela « à la journée », et qui ne possède aucun moyen convenable de locomotion. C’est bien le cas de M. le chanoine Roch. Le matin de bonne heure, il prend le tramway qui le conduit à Ahuntsic. De là, il franchit à pied la distance d’un mille qui le sépare de l’emplacement du séminaire en construction. Il cause avec le contremaître, visite en détail les travaux, s’enquiert de tout, puis refait à l’inverse le trajet accompli le matin. Dans l’après-midi, plusieurs fois la semaine, il descend en ville, achète les matériaux nécessaires à la construction. Le soir, il rentre fourbu. Le lendemain, sans une plainte, il recommence le même travail épuisant. »
Source : Clovis Rondeau, Historique de la Société des Missions-Étrangères de la Province de Québec, Laval, 1952, pp. 68-69.